mercredi 14 novembre 2007

Inventaire


Il y a l’inventaire de Prévert,

Le mien est arbitraire, sagittaire, imaginaire :

Il contient – en vrac - des centaines de livres,

De la douceur pour bien vivre,

Des enfants heureux

Et des animaux joyeux.

L’océan, le sable, le vent,

Un capitaine sur son bateau blanc.

Il y a bien sûr le soleil … grand,

Levant, couchant, flamboyant …

Une cuisine presque antique,

Mais si … aromatique …

Un canapé rouge, un feu,

Du Chopin, quand il pleut.

Il y a … en été un coin de jardin,

En automne les plaisirs citadins.

L’ombre d’un tilleul pour rêver,

Des carnets et un stylo préféré.

Il y a … une eau de toilette,

Comme une amulette,

Les collections secrètes :

Chaussures et lingerie discrète.

Il y a bien souvent la peur, le manque de confiance

Et cette petite étoile, qui s’appelle espérance …

Des nuits d’insomnie qui finissent en rêve,

Des mots qui jouent dans ma tête, sans trêve.

Une vieille maison,

Confortable en toute saison.

Des objets qui traînent,

Des dessins d’enfants par douzaines.

Il y a des lettres précieuses

Des heures délicieuses,

Des yeux qui pétillent, des boucles de cheveux,

De petits coins de ciel bleu,

Des doutes, de la mauvaise foi ;

Un homme dont je porte la bague au doigt.

Il y a la vie comme un long fleuve tranquille,

Et puis des passages difficiles,

Des framboises à la crème,

Des milliers de « Je t’aime »,

Un carré de soie comme une caresse,

Les après-midi de paresse …

Il y a les souvenirs d’école,

Un petit sentier de ronces et d’herbes folles,

Des mythologies et des légendes,

Une friandise en pâte d’amande,

Un ordinateur et des dictionnaires,

Une petite fille, rêveuse lunaire,

Le battement d’aile de papillons en folie,

Et des crises de mélancolie.

Des parents, des aïeux, Dieu,

Et un cœur qui ne sait pas dire adieu …


2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'aime venir ici, te lire, admirer ces photos qui les accompagnent si bien... Et là, au gré de mon exploration je tombe sur celui-ci : l'inventaire.
Je le trouve très beau, j'ose dire intimement beau. Il trace et retrace à la fois des lieux et des gens, des choses et des passions qui sont chers et précieux... Et la dernière ligne ne pas savoir dire adieu, est tout simplement bouleversant, d'intensité.

liligirl

lady_en_balade a dit…

Merci Lili d'avoir suivi les méandres de cet inventaire personnel et de l'apprécier ...