Palais des vents
Tu as rêvé de moi
Comme d’un ange de lumière,
J’ai rêvé d’être pour toi
Une femme de chair,
Mais je ne suis qu’une façade,
Un décor en carton pâte,
Un palais des vents
Un cœur rendu au néant.
Tu as soufflé la petite flamme,
Avant l’aube et ses lueurs,
J’ai renié mon âme
Et pleuré ma candeur.
Je rêve toujours,
Perdue dans les étoiles,
Pâle fantôme sans amour,
Qui se cache sous ses voiles.
Réveil
Soleil
Ton sourire me cueille
Comme on effeuille
Une rose
Eclose
Avec paresse
Et délicatesse
Avec gourmandise
Sans surprise …
Bonheur
De ta chaleur
Esquisse de caresse
Cocon de tendresse
Je m’étire
Tu m’attires
Vers ta peau veloutée
Volupté
A l’abri des draps
Au creux de tes bras …
Emotion
Papillons
Ailes du désir
Dans un soupir
Ta bouche
Me touche
Une aube se lève
Prolonge mes rêves
Baiser infini
Sensuelle agonie …
Corps à corps
Sans remords
Accord parfait
Le monde disparaît
Apothéose
Au cœur de la rose
Ton regard devient velours
Douceur de l’amour
A ton tour tu chavires
Sous mon sourire …
Printemps
Les grandes marées d’équinoxe bouleversent les mers. Les tempêtes de sable redessinent le désert. Au fond de leurs gorges secrètes, les volcans se gargarisent d’éclats de soleil. Les dieux oubliés se rebellent dans des aubes sanglantes et les pieds dansants des fées se déchaînent dans les âmes endormies. La nuit, une lune rousse vibre dans un ciel houleux.
(aquarelle "Pommiers en fleurs" by MJ)Avril ?
Il traîne comme des relents
De Février …
La bise
Tente une dernière offensive
Appelant les nuages
À semer un léger grésil,
Mais
Défiant grisaille et froidure
La pelouse a pris une giclée de vert.
Finies les touffes jaunâtres
Rabougries,
Les pâquerettes
Et les violettes
(sans oublier les dents de lion),
Naissent dans un lit dru et sensuel.
Le long des bordures,
Des primevères sourient
De toutes leurs couleurs,
Pour éclipser
Les parterres roses et mauves
Qui cascadent dans la rocaille.
Droites,
Comme de petits soldats,
Les tulipes hésitent encore à s’ouvrir
Et les jacinthes attendent
Les timides rayons du soleil
Pour embaumer les alentours.
A l’abri du vieux prunier,
Apparaissent
Les têtes pointues des muguets,
Alors que les jonquilles éparpillées
Dansent
Dans le vent mauvais.
Le tilleul et le bouleau se voilent
De milliers de petites feuilles
Vert tendre.
Malgré le gris du jour
Le jardin
Revêt son habit de printemps …
Minuit
Minuit …
La lune s’ennuie,
Ronde et pâle,
Dans son lit astral.
Minuit …
Cendrillon s’enfuit,
Délicieux mystère
D’un soulier de vair.
Minuit …
Sur la margelle du puits,
Un fantôme morose
Effeuille une rose.
Minuit …
Gouttes de pluie,
Dans chaque nuage
Dort un angelot sage.
Minuit …
Pas un bruit,
Une petite fée danse
Sur des rêves d’enfance.
