samedi 29 mars 2008

Toutes mes autres vies


Toutes mes autres vies

J’aurais aimé

Que tu me voies,

J’aurais voulu

Que tu sois là

Dans toutes mes autres vies.

Ne pas être seulement pour toi

Cette femme de rêve

A l’amour imparfait,

Cette amante trop absente

Tendre et obsédante

Qui hante tes pensées

Et ton coeur …

J’aurais même parfois voulu

Que tu sois ce frère

Qu’on ne m’a pas donné.

J’aurais tant aimé

Que tu connaisses

La petite fille toujours ailleurs,

Qui dessinait un sourire à la lune

Et comptait ses étoiles la nuit

Pour n’en perdre aucune,

La ballerine de l’arc-en-ciel

S’endormant sur des nuages roses,

La fée fragile de Brocéliande,

Plus diaphane que la brume des songes,

La glaneuse de coquillages

Flânant le long des grèves.

J’aurais aimé aussi

Ta présence

Auprès de cette solitaire dans la nuit,

Qui épuisait toutes ses larmes,

J’aurais voulu

Que tu ramasses

Cette coquille vide

D’avoir tout donné,

Que tu caresses ce hérisson

Boule de peurs plus que de piquants,

Que tu réchauffes cet ange déchu

Frissonnant d’avoir perdu ses ailes,

J’aurais aimé

Que tu me voies,

J’aurais voulu

Que tu sois là,

Sur tous mes chemins buissonniers …

Dans toutes mes autres vies …

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lundi 24 mars 2008

Faire du fric ...


Faire du fric l’amuse,

Mais sa vie l’emmerde.

Il se cherche des excuses,

Pour filer sur une île déserte.

Il fait la java,

Pour oublier qu’il s’ennuie ;

Il y a trop de nanas

Qui passent dans son lit.

Les moteurs de ses bagnoles

Sont de plus en plus puissants,

Les verres d’alcool

De plus en plus fréquents.

Il peut s’offrir ses envies,

Dépenser sans remords,

Frimer devant ses amis,

Mais ses rêves sont morts …

mardi 18 mars 2008

De la pointe de ma plume légère



De la pointe de ma plume légère

De la pointe de ma plume légère,

J’ai écrit un « Je t’aime »

A l’encre délavée de mes larmes

Sur ta peau,

Au plus près de ton cœur endormi …

Mais j’en ai laissé des milliers d’autres,

- Aux couleurs de mes humeurs -

Indélébiles et invisibles,

Sur ton âme …

A l’encre lavande, de ma tendresse,

A l’encre noire,

Sombre comme mes doutes et mes peurs,

A l’encre bleue, lumineuse,

De mes rêves de bonheur,

A l’encre rouge de mon amour infini,

Pour toi …

samedi 15 mars 2008

Amour à l'inconditionnel


Tu aurais pu être

Celui que je n’ai jamais connu,

Ou pire,

Celui que j’ai déjà oublié …

L’homme que j’aurais aimé

Un temps.

Tout simplement.

Compagnon facile de mes jours,

Amant docile de mes nuits.

Tu aurais pu avoir

L’apparence

D’un reflet pâlissant

Dans les plis de l’habitude ;

Se dissolvant,

Dans les rancunes quotidiennes …

J’aurais ri et vécu avec toi

Sur les franges des mondes

Et dans les silences

De ceux qui se côtoient de près.

Mais tu il a fallu

Que tu sois différent :

Conquérant tout en tendresse,

A la fois,

L’explorateur de mes limites,

Et le rôdeur de mes rêves,

L’autre moitié de ma planète,

Le cœur vivant de mon âme,

Conjuguant sans fin,

Mon amour à l’inconditionnel …







mercredi 12 mars 2008

Qui saura les songes d'une fée ?


Qui saura les songes d’une fée,

Les profondeurs de son âme ?

Où est l’enchanteur, qui tisse les fils de ses secrets ?

Elle attend …

Elle sait qu’il attend aussi …

Elle se perd dans les méandres arachnéens de son « lui »,

Elle entre dans ses pensées, ses silences, ses désirs.

Elle palpite au rythme de ses mots, de son souffle.

Parfois,

En osmose avec le frémissement argenté des frondaisons,

Elle se nourrit de son absence,

Comme d’un nectar devenu amer.

Pour lui, elle voudrait réinventer l’océan,

Peupler les abysses de poésie,

Voiler la lune de douceur,

Laisser le miel du soleil jouer sur les vagues,

Donner un goût salé aux baisers.

Pour lui, elle voudrait la magie de Brocéliande

Et le mystère d’un manteau de nuit,

Qui enveloppe les fantômes éthérés des amants,

Quand ils dansent sous les étoiles.

Pour lui, la fée deviendrait dame,

Abandonnant sa baguette aux anges

Elle vivrait d’ombre et de lumière,

Humaine, jusque dans les creux du cœur.

Qui saura les songes de Viviane,

Si ce n’est Merlin ?

Il habite son âme, comme elle habite la sienne.

Quand ils se font face,

Sans un geste, par la seule magie de leurs regards entrelacés,

Ils font fleurir leur jardin secret.

dimanche 9 mars 2008

Mots


Mots

Mots …

Griffures d’encre,

Pensées

Se posant sur le papier,

Comme des papillons

Sur une fleur.

Mots …

Paroles sans ailes

Serrées

Dans les pages des livres

Comme des rangs de perles

Noires.

Mots …

Bulles minuscules,

Volubiles,

Emportant dans le vent,

Ce qu’aimerait dire

Le cœur.

mercredi 5 mars 2008

Elle est d'ailleurs ...


Elle est d’ailleurs

Parfois elle a l’impression de venir d’ailleurs, d’être un ovni, de glisser en apesanteur, loin au-dessus des autres. Elle les voit, elle les écoute, elle leur donne le poids qui leur permet de toucher son cœur et d’exister dans sa vie. Mais eux doivent lever les yeux pour la voir et bien peu le font.

Et elle ne croit pas qu’ils l’entendent … alors elle se tait …

Elle est dans la lune, elle a la tête dans les nuages ou parfois dans les étoiles. Elle aime la poésie, pas les calculs rationnels. Elle donne de l’importance aux choses qui n’en ont pas et de la légèreté aux choses graves. Elle pleure quand il faudrait cacher ses émotions et elle cache son âme dans les plis de sa fierté. Elle prend de l’âge dans un monde où il faut rester jeune et elle reste enfant dans un univers de gens sérieux qui ont désappris l’émerveillement.

Un sourire, une fleur, un rayon de soleil font ses petits bonheurs, mais avoir perdu la foi dans le Bonheur majuscule, la laisse assommée … alors elle reste sans bouger …

Elle est souvent loin. Ses pensées errent, vagabondent, voyagent, laissant son enveloppe aux prises avec le quotidien. Elle est double. Esprit libre … retenu par un cœur et un corps prisonniers de toutes les contingences, de tous les devoirs, de toutes les attaches. Elle balance en équilibre instable au bord des mondes, funambule entre envies et responsabilités. Elle perçoit toutes les beautés, toutes les douleurs, toutes les chances et tous les vides.

Elle a le vertige … alors elle se referme sur elle-même …

Elle a besoin de soleil, de chaleur, de douceur, de tendresse, de rires, mais ses mains ne savent pas se fermer pour les retenir. Elle a envie d’océan, d’infini, de sable et de brise, mais elle n’est qu’une coquille fragile, jouet des vagues et des vents.

Seule l’espérance lui permet encore de tutoyer l’amour … alors elle espère.

Seule une valse lente et légère sait la bercer d’illusions et de musique … alors elle danse.

Seuls les mots savent dessiner ses anges, ses papillons et ses orages … alors elle écrit ...

Seuls les songes éveillés la sortent de la longue torpeur de la mélancolie … alors elle rêve …