mardi 24 juin 2008

Te souviens-tu ?


Te souviens-tu ?

Dans le jardin de l’amour,

Je hante le coin perdu

Où les pensées dessinent

Sur leurs pétales délavés

Le mot Souvenir

Te souviens-tu ?

Te souviens-tu

De notre rencontre ?

De ce tourbillon en vert espoir

Et rose tendresse ?

Te souviens-tu de ce vieux mur

Qui pour nous

Ecrivait « Je t’aime » ?

Te souviens-tu

De ce court moment

Où nous avons été invincibles ?

Mais non invulnérables …

Te souviens-tu

De nos larmes ?

De nos désillusions ?

Te souviens-tu

De ces carnets

Que je glissais dans ta poche ?

De ces livres

Que tu choisissais pour moi ?

De ce carré de soie,

Doux comme la caresse d’un rôdeur ?

De la médaille

Qui a passé de mon cou au tien ?

De chaque cadeau

Comme d’un trésor ?

Te souviens-tu

De nos plages,

Et de nos océans ?

Te souviens-tu

De nos chansons ?

De ces paroles

Que nous aurions aimé écrire ?

Te souviens-tu

De nos tendres aveux ?

De nos confidences ?

Des secrets partagés ?

Te souviens-tu

De la douceur

Et de la passion ?

Te souviens-tu

De la douleur certains jours

Et des mots

Qui faisaient mal ?

Te souviens-tu

Des caresses et des baisers ?

Du désir sans cesse allumé ?

Te souviens-tu

Des papillons ?

Te souviens-tu

De mon sourire

A toi seul réservé ?

Te souviens-tu

De notre amour ?

Te rappelles-tu

Que j’ai été un ange …

Avant la chute ?

De l’ange j’ai gardé

La lumière diaphane …

Dame blanche,

Egarée sous le soleil pâle

Des rêves …


vendredi 20 juin 2008

Conte d'aujourd'hui


Parfois, dans le métro …

Dans le métro bondé, Delphine et Marinette feuillettent leurs magazines et commentent les articles. Comme chaque année avant l’été, les journaux féminins regorgent de conseils de beauté.

- La beauté est vraiment un job à plein temps, remarque Marinette avec philosophie.

- Et comment ! renchérit Delphine. Il faudrait des vacances pour trouver le temps de tout faire !

- Mincir avec des petites recettes miracle, faire du sport.

- Bronzer avant la plage et traquer tous les poils.

- Adopter un nouveau maquillage et essayer une nouvelle coupe de cheveux.

- Et de nouvelles fringues.

- Et pourquoi pas un nouveau mec ?

Elles éclatent de rire, sans s’occuper des regards mornes ou désapprobateurs de leurs voisins et plongent avec délices dans un article sur les méthodes dépilatoires.

- Oh, une épilation au sucre et aux fruits, ça doit sentir bon !

- Je me laisserais bien tenter par une épilation intégrale …

- Noooon ! ne fais pas ça ! Ca fait plus que mal !!! Et si jamais tu es pudique, oublie ! tu es sur un présentoir, comme un poulet plumé au marché.

Elles pouffent encore.

- Tu as essayé ?

- Oui l’an dernier avant les vacances, et je ne suis pas près de recommencer. J’avais l’impression qu’on m’arrachait la peau avec les poils. Par contre après tu ressembles à un bébé. D’ailleurs pour compléter cette impression, on te talque légèrement pour éviter tout frottement de ta lingerie.

Cela fait un moment que le jeune homme sur la banquette derrière elle ne s’intéresse plus à son livre, mais écoute leur conversation. Elles sont tellement dans leur bulle, qu’elles ne chuchotent même plus. Décidément le métro, c’est parfois mieux que le cinéma. Il suffit d’un peu d’imagination … Mais les deux gazelles devant lui ont déjà enchaîné sur un autre sujet. Marinette a en effet trouvé la page « Test » et les voilà qui s’amusent à trouver « Le mec de votre été ». En général, le préférez-vous :

  1. Macho – latino – velu
  2. Ultramince – androgyne – bi
  3. Blondissime – glabre – tatoué
  4. Passe muraille

Marinette et Delphine ne sont pas les seules à rire. L’éclat de rire du jeune homme leur répond. Quand elles se retournent, il fait semblant de s’absorber dans son livre, mais ses oreilles restent aux aguets. Et il n’est plus le seul. La gaieté paraît tout doucement s’insinuer dans quelques visages un peu moins fermés que les autres, qui eux aussi semblent maintenant attendre la suite … Aucun commentaire sur la réponse cochée … Question suivante … Pour trois semaines de vacances, choisiriez-vous :

  1. Un homme adorable et plein de charme, mais sans le sou
  2. Un homme sympathique et drôle, mais très laid
  3. Un homme intelligent et connu, mais pervers
  4. Un goujat puceau, totalement idiot mais beau et riche

Avant que nos deux amies aient pu répondre, la jolie fille de l’autre côté du couloir, lance gaillardement :

- Si ce n’est que pour la durée des vacances, je choisis le ‘d’ sans hésiter.

Une traînée de rire s’installe maintenant dans les rangées.

- La suite. s’impatiente une voix.

Delphine lit à haute voix … Votre destination de rêve avec lui :

  1. Une île au bout du monde sans eau chaude, ni électricité
  2. Son harem, dans son palais des mille et une nuits
  3. Du trekking au Népal
  4. Une villa à Saint-Tropez avec belle-maman

Mais voila que la rame s’arrête. Delphine prend congé de son amie et sort du wagon en même temps que bon nombre de passagers et que d’autres prennent leur place. Toujours plongée dans son magazine, Marinette grommelle :

- Tu parles d’un choix ! Ce test est totalement débile, je me demande si je n’aurais pas plus de chances de trouver le mec de mon été dans ce métro …

- Je suis disponible, ni macho, ni bi, ni tatoué. Et je ne suis pas totalement stupide, lui glisse dans son dos le jeune homme qui le premier avait commencé à écouter, en souriant. Elle se retourne surprise et ne peut s’empêcher de rire.

Et c’est ainsi qu’une jolie rousse rieuse et un grand curieux non dénué d’humour décidèrent de faire fi des tests des magazines, des conventions et de leur fatigue pour aller flâner ensemble dans la douceur d’une soirée estivale …

dimanche 15 juin 2008



Papa


Tu étais le bébé joufflu

Au regard candide,

Tu étais le bambin têtu

Parfois timide,

Le gamin bagarreur,

Impertinent et frondeur,

L’écolier studieux

Et volontiers silencieux.

Tu étais l’ado mordant,

Râleur et incompris,

L’étudiant indolent,

Qui profitait de la vie.

Tu étais le prince charmant

Aux yeux de velours,

Le compagnon aimant

De tous les jours.

Te voila devenu,

Et ce n’est pas ton moindre mérite

Homme ayant vécu

Et papa émérite …

lundi 9 juin 2008

Mots ailés


Mots ailés

Il sourit dans son sommeil.

Un « je t’aime » lointain et léger,

Mais qu’il connaît bien,

Vient de se faufiler dans ses songes.

A son insu, sa bouche répond

En murmurant des mots tendres.

**********

Perdue jusqu’à l’abandon dans un livre,

Elle respire au rythme des mots,

Quand il lui semble reconnaître,

Une main douce et ferme sur son épaule

Et entendre distinctement

Un « mon amour ! » glisser dans son oreille.

**********

Absorbé dans son travail,

Il ne voit pas passer les heures.

Mais parfois, son regard se perd dans le vague,

Sa main suspend son geste,

Il sait qu’elle est là, toute proche,

La petite étoile dans sa nuit.

**********

Yeux ouverts, elle rêve … et inconsciemment,

Elle prononce son nom comme une prière,

Sème son amour au vent …

Quelque part dans les éthers,

Sous l’aile bienveillante des anges,

Pensées douces et mots ailés dansent enlacés …

**********