dimanche 9 décembre 2007

Imperceptiblement


Imperceptiblement

La nature s’est mise en deuil.

Les arbres qui flamboyaient

Récemment encore

N’agitent plus que quelques lambeaux

De feuilles rabougries.

Les premières gelées

Ont avachi l’herbe drue

Qui s’est couchée jaunâtre et vaincue

Le long des tristes sillons

Des labours.

Même la pluie ne chante plus,

Ses gouttes glacées martèlent

Sol et visages imprudents

Ou s’embrument

En crachin persistant.

Le soleil s’est mis en absence,

Laissant au gris

La maîtrise du temps.

Rarement quelques rayons,

Pâles et fantomatiques

Chassent les nuages

Et s’imposent dans un ciel délavé.

Du nord déboulent

Les bises précoces

Dans le jardin abandonné

Les roses d’automne

Pleurent leurs derniers pétales …

5 commentaires:

Emma a dit…

Je ne l'ai pas dit encore ? je croyais avoir laissé un commentaire ....Ce poème-là me touche énormément....il s'accorde tellement avec mes états d'ames ..(sourire)
Mais hormis cette émotion partagée , il est en tous points superbe .

Anonyme a dit…

"Il y en a qui ont le coeur si vaste qu'ils sont toujours en voyage" (Jacques Brel).
Meilleures salutations.
Spectre.

lady_en_balade a dit…

Je ne suis pas toujours fan de Brel, mais là il a raison : voyager n'est pas toujours factuel ... certains voyages parmi les plus beaux, sont intérieurs ...
Merci Spectre !

Tu n'étais pas très loin de mes pensées, quand je scribouillais, Emma ... ni ton beau jardin sauvage ...

Anonyme a dit…

Je crois l'avoir déjà dit... mais tes poèmes magnifiques assortis des photos choisies font un splendide tableau... Pour preuve (pffff, pas besoin...) mais bref, encore une fois, je suis sous le charme de ta sensibilité Sunny.

Merci quel bonheur pour les yeux et pour le coeur...

lady_en_balade a dit…

Merci pour ton indulgence à l'égard de mes mots et surtout pour ton amitié ma Lili !