dimanche 11 janvier 2009
La grande maison est vide
La grande maison est vide,
Vide et silencieuse.
Une silhouette de femme déambule
Dans les chambres et les couloirs,
Légère comme l’ombre des souvenirs
Qui la hantent,
Petits fantômes doux-amers,
Dansant dans sa mémoire
Et dans les cendres encore tièdes
De son amour.
Il suffirait d’un rien pour les rallumer,
L’étincelle est toujours là,
Prête à jaillir.
Elle effleure d’une main hésitante,
Les touches lisses du piano.
Elle aimait quand il jouait pour elle
Une mélodie jazzy
Ou une valse triste de Chopin.
Elle caresse le grand canapé rouge
Et les pierres froides de la cheminée.
Elle s’approche de la fenêtre
Et regarde le jardin d’hiver,
Gris et endormi,
Comme son cœur.
Son soupir trouble à peine le silence.
Comme sa voix lui manque,
Tour à tour tendre, joyeuse, impérieuse.
Quand il était là,
Tout chantait, s’animait.
Il était la chaleur, la tendresse, le rire,
La douceur, la passion … la vie …
Une larme coule doucement
Sur sa joue pâle.
Au loin, elle voit disparaître
Le clocher de la petite église
Dans le tourbillon des flocons
Qui commencent à tomber.
Ce soir,
Le cimetière dormira sous un linceul blanc …
SW
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8 commentaires:
C'est bien triste pour débuter l'année...
Allez, la neige va s'évanouir, le soleil revenir et la joie repartir !
C'est juste une histoire, Alain ...
et il fait soleil (dehors, malgré un froid intense) et dans les coeurs ...
Pour certains, ce n'est malheureusement pas que juste une histoire : elle m'a touché dans la mesure où un de mes amis (nous avions été Enseignants dans le même établissement scolaire, lui pour les cours de Sciences, moi d'Histoire) est décédé avant-hier soir des suites d'un cancer de la prostate, puis finalement généralisé.
Nous venions, à quelques mois près, tous deux d'avoir 60 ans ...
Désolée Richard, je ne voulais blesser personne. Je voulais juste rassurer Alain en lui disant que pour moi, ce texte était fictif ...
Rassurez-vous, chère Lady, je n'ai pas du tout été blessé : disons que votre texte a éveillé en moi, en ce moment particulier, un peu plus que de l'émotion en pensant aux prochains jours que l'épouse de mon collègue va devoir vivre, seule aussi, dans sa grande maison ...
D'où ma réaction quelque peu épidermique ...
Votre réaction est celle d'un ami, Richard et j'ai vraiment été désolée que ce texte (posté au mauvais moment) coïncide avec le décès de votre ami.
J'ai également une pensée pour cette épouse qui traverse des jours difficiles ...
Il est des histoires qui croisent le chemin de la vie, elles sont mordantes, tristes, elles ravagent les coeurs déjà meurtries... mais aussi elles sont là pour dire ou redire que vous n'êtes pas seuls, dans la douleur, dans la tourmente. Ce sont des coeurs qui battent à l'unisson. Simples lecteurs ou tristes acteurs, nos chemins se croisent au gré de nos pas.
je crois que tu as très bien dit tout ce que je n'ai pas su exprimer à Richard, Liligirl ! merci !
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